Table ronde du 14 juin à l’Atelier Tarkett  « La révolution des ressources :  vers des bâtiments circulaires et bas carbone »

Table ronde du 14 juin à l’Atelier Tarkett « La révolution des ressources : vers des bâtiments circulaires et bas carbone »

Retour sur la discussion autour de la thématique d’actualité « La révolution des ressources : vers des bâtiments circulaires et bas carbone »

Au-delà des enjeux carbone et de la Stratégie Nationale Bas Carbone Française, l’angle mort sur la question des ressources nous interpelle. Cette problématique particulièrement forte dans le secteur de la construction avec des tensions identifiées sur plusieurs matériaux, tend à accélérer la mise en œuvre d’une économie circulaire efficiente.

Les évolutions règlementaires en cours et à venir vont accélérer la mise en œuvre de ces réflexions dans les organisations : loi Anti-gaspillage et Économie Circulaire, loi Climat et résilience, nouvelle version de la Stratégie National Bas Carbone, …

En chiffres

Enjeux de ressources pour une construction décarbonée

Témoignage d'Emmanuelle LEDOUX, Directrice générale de l’Institut National de l’Économie Circulaire (INEC)

 L’INEC a dévoilé une étude réalisée avec Capgemini qui fait l’état des lieux de la transition bas carbone et des ressources minérales et naturelles critiques à horizon 2050. Elle révèle que la Stratégie Nationale Bas Carbone (SNBC), feuille de route de la décarbonation de la France, ne prend pas suffisamment en compte les contraintes de ressources.

Pour la construction, l’étude « Stratégie Nationale Bas Carbone sous contrainte de ressources » se concentre sur le béton et l’acier comme ressources. Ces deux ressources sont l’objet de compétitions d’usages entre le secteur du bâtiment et les deux autres domaines : l’électrification et la valorisation des biomasses, car elles sont aussi nécessaires à la construction des nouvelles infrastructures énergétiques (par exemple : éoliennes).

Les principaux leviers circulaires permettant de limiter ces contraintes :

  • Favoriser la rénovation à la construction neuve tout en favorisant l’usage de produits de construction issus du réemploi et du recyclage.
  • L’industrialisation du recyclage des déchets de déconstruction.
  • La technologie, l’innovation et l’éco-conception des bâtiments qui peuvent permettre de limiter le volume nécessaire dans la construction (modélisation numérique, matériaux biosourcés).
  • Une bonne organisation des filières aux différentes mailles.

Il faut jouer sur le changement de comportement au niveau des maîtres d’ouvrages, les convaincre de l’importance du sujet notamment en insistant sur des questions réglementaires. 

Est-ce qu’il faut créer de la transformation par la contrainte ? Ça a le mérite d’être efficace même s’il faut quelques points d’attention. En effet, il faut prendre en compte “l’adaptation du geste” et éviter les transformations trop radicales et rapides, il faut rester au plus près des problématiques de terrain, car une innovation sur le papier peut être intéressante mais en pratique plus compliquée à mettre en place. Emmanuelle Ledoux, Directrice générale de l’Institut National de l’Économie Circulaire (INEC)

La construction circulaire

Enjeux et questionnements : retour terrain par Kevin Guidoux architecte et directeur de projet chez Artbuild Architects

ArtBuild est un studio d’architecture européen basé à Bruxelles, Paris et Luxembourg. Puisant son inspiration dans le vivant, AB.Lab le laboratoire de recherche et développement intégré au studio, contribue à proposer des solutions originales, sur mesure, pour créer les conditions d’une empreinte écologique positive du bâti.

Quelques exemples de ces projets :

  • Economie circulaire : Le projet Agora à Maison Alfort dont 90% de la structure est composée de bois avec + de 10.000 briques réutilisées sur le nouveau projet.

  • Bioéconomie : CLT cintré, procédé modulable et biosourcé pour l’événementiel et l’architecture temporaire.

Souvent malheureusement les donneurs d’ordre ne sont pas forcément réceptifs car il faut réaliser un diagnostic des ressources dans les projets qui rajoute un coût supplémentaire considéré comme superflu par le client. 

Nous utilisons certains de nos projets comme expérimentations, en allant parfois plus loin que la réglementation, voire même en l’anticipant car parfois certains projets mettent plusieurs années à voir le jour. 

On parle d'obsolescence pas seulement d’un point de vue structurel mais aussi de programme, il faut que le bâtiment puisse suivre les mutations de la société et environnementales, il faut pouvoir l'étendre, le réparer, injecter d’autres intrants, le démonter si besoin. 

Le « Cradle to Cradle » a été initié par l’architecte précurseur Steven Beckers, ex-associé chez Art & Build. Sa philosophie de recherche, c’est d’être le plus vertueux possible, même si c’est un concept plus théorique qu’opérationnel. Dans les faits, nous avons plutôt recours aux matériaux biosourcés, notamment au bois (ADN des projets bois de l’agence) et à la circularité. Kévin Guidoux, architecte et directeur de projet chez ArtBuild Architects

Circularité & industrie des revêtements de sol

La stratégie économie circulaire et climat de Tarkett par Myriam TRYJEFACZKA, directrice développement durable et Affaires publiques Tarkett EMEA

Le revêtement de sol représente 5 à 7% des émissions du bâtiment « embodied carbon (carbone incorporé)». C’est peu mais cela contribue aussi aux objectifs des architectes et bureaux environnementaux. Une fois le gros œuvre défini, il faut aller chercher sur les aménagements intérieurs, la réduction des émissions. Plus que jamais l’ACV et les FDES sont importants comme véritables outils de calcul des impacts environnementaux des bâtiments. Et donc indispensable pour les revêtements de sol.

L’entreprise a des engagements forts pour anticiper les réglementations – et participer à leur développement – y compris au niveau européen dans le Green Deal. Membre actif de l’Institut National de l’Economie Circulaire, Tarkett a suivi le process Feuille de route Economie Circulaire aboutissant à la loi AGEC avec en, particulier la mise en place de responsabilité élargie du producteur (REP) pour le secteur des produits en matériaux de construction du secteur du bâtiment (PMCB) en étant actionnaire de VALOBAT Candidat éco-organisme.

Notre feuille de route climat est ambitieuse à horizon 2030 :

- 30% de contenu recyclé dont l’enjeu est l’éco-conception des produits avec du contenu recyclé et recyclables avec des technologies de collecte et recyclage adaptées via notre programme ReStart,

- 30% en moins d’émissions de GES sur l’ensemble de notre chaine de valeur. Scope 3 et pas seulement 1 et 2 (énergie des opérations) ce qui nécessite une collaboration avec les fournisseurs et de développer la recherche de matériaux et solutions bas carbone soit l’introduction de matériaux recyclés, biosourcés mais aussi des solutions de réemploi qui sont mieux valorisées dans les projets de construction par la RE2020 et les normes d’éco-construction (BBCA). 

Attention, Il peut exister un problème de qualité et surtout de manque d’information sur les produits issus du réemploi, il faut réussir à développer la traçabilité les passeports produits etc, avec le temps, nous allons nous donner les outils pour que cette économie du réemploi puisse perdurer.  Myriam TRYJEFACZKA, directrice développement durable et Affaires publiques Tarkett EMEA

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Nos réponses à la RE2020
Les réponses de Tarkett à la RE2020

La nouvelle RE2020 (Règlementation Environnementale) est rentrée en vigueur avec de nouvelles exigences et Tarkett a fixé ses propres objectifs pour réduire encore plus notre impact carbone.